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tion Society, qui a eu, dans l’origine, pour secrétaire notre compatriote M. Boutros, alors principal du collége des natifs de Delhi. Elle a rendu, en effet, de grands services aux Indiens en leur donnant accès, par de bonnes traductions dans leurs langues usuelles, aux chefs-d’œuvre de la littérature sanscrite, persane et arabe, en même temps qu’aux ouvrages anglais d’une utilité reconnue.

L’imprimerie m’amène naturellement à parler d’une sorte de littérature longtemps inconnue à l’Orient, et qui a, néanmoins, acquis dans l’Inde un développement remarquable. Je veux parler de la presse, dont l’empire s’étend de plus en plus et commence à dominer même l’insouciant Indien. Je connais plus de cent cinquante différents journaux hindoustanis. À Calcutta, il y avait, il y a quelques années, seize journaux publiés par les natifs, c’est à savoir cinq en persan ou en hindoustani, neuf en bengali et deux en anglais[1]. Pendant quelque temps, le maulawi Nacir uddin avait publié le Martanda à cinq colonnes et en cinq langues : hindie, hindoustanie, bengalie, persane et anglaise[2], et on a annoncé dernièrement un journal spécialement adressé aux femmes, rédigé en langue usuelle (vernacular). À Bombay, il y a trois ou quatre journaux hindoustanis[3] destinés à la population indienne en générale, et deux uniquement aux musulmans, sans compter quatre autres journaux rédigés en guzurati pour les Parsis, et deux en mahratte pour les Hindous qui se servent de cet idiome. À

  1. Wilson, Athen. du 23 déc. 1848.
  2. En 1846.
  3. Le Mambaï ka harkara, « Courrier de Bombay » le Akhbar daftar jazira-i Bombay, « Cahier des nouvelles de l’île de Bombay », le Taza bahar, « le Frais Printemps », etc.