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1837, et déjà il en existait trente-quatre en 1852 dans les villes des provinces nord-ouest. Il s’en est aussi établi dans presque toutes les villes du nord et dans les principales villes de l’Inde entière. On en comptait, par exemple, vingt-trois dans les seules villes de Lakhnau et de Cawnpour, et les ouvrages lithographiés pendant ces dernières années, dans ces deux villes, s’élèvent à plusieurs centaines[1], dont quelques-uns ont eu jusqu’à dix éditions. Une seule liste, donnée dans le numéro du 1er juin 1855, de l’Agra Governement Gazette, accusait près de deux cents articles hindoustanis, sans compter les cartes et les dessins lithographiés, et quoique la plupart de ces ouvrages ne soient que des livres élémentaires sur la littérature, les sciences et les arts destinés aux natifs, et qu’ils n’aient ainsi que peu d’intérêt pour nous, on en distingue cependant un bon nombre dont l’Europe savante pourrait tirer parti, tels que l’abrégé de l’Anwar-i Suhaïli et du Gulistan, par Karim uddin, le Safar nama, relation des voyages dans le Panjab, le Kachmyr, le Sindh, une partie du Décan, le Khandeisch, le Malwaet le Rajpoutana, par Amin Chand ; le Chando dipika, « Traité de la prosodie hindie », inconnue jusqu’ici en Europe, etc.

Une association digne d’éloges a fortement contribué à répandre parmi les natifs l’instruction littéraire et aussi l’emploi de la lithographie. C’est le Vernacular transla-

  1. La raison pour laquelle je mets ensemble les lithographies de ces deux villes et leurs publications, c’est qu’en 1849 il fut défendu de rien imprimer à Lakhnau par suite de l’impression d’un ouvrage qui avait déplu au roi d’Aoude. Les imprimeurs transportèrent alors leurs presses à Cawnpour, et il y a ainsi une sorte de communauté typographique entre ces deux villes. Sprenger, A Cat. p. vi.