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en voyant celle dont ils jouissent parmi les savants de l’Europe.

Le célèbre babu Keschab Chandar Sen, qui était présent à cette réunion, appuya les idées de Mr. Monier Williams, et sir R. Temple indiqua des moyens pratiques d’exécution ; il proposa de diviser en trois classes cet institut, savoir ; 1° celle des étudiants venus de l’Inde ; 2° des étudiants anglais se préparant pour y aller ; 3° des autres étudiants amis de l’Inde et désireux d’acquérir les connaissances qui s’y rapportent.

Dans une lettre datée de Calcutta, 8 janvier 1876, et adressée au « Times », qui l’a publiée le 2 février, Mr. Monier Williams annonce que le Prince de Galles a accepté d’être le patron de l’« Indian institute » et que cet établissement a aussi l’appui du vice-roi de l’Inde, de S. A. R. le prince Léopold de Belgique et d’autres personnages éminents.

Après sa visite à Calcutta, Mr. Monier Williams est allé à Agra, puis à Delhi, où il est resté quelques jours, et de là à Lahore, où il a été l’hôte de Mr. Lepel-Griffin et où il a encore développé ses idées, au sujet de son projet, dans une séance de l’Anjuman, tenue tout exprès à cet effet, et où il a fait connaître son plan et sollicité l’appui de la Société.

Le savant orientaliste Ed. Eastwick, qui se trouvait en même temps à Lahore, assista à cette séance et appuya les énonciations du professeur d’Oxford. Je ne veux pas manquer de dire, en passant, que M. Eastwick a fait beaucoup de recherches, afin de préparer un « Guide de l’Inde » sur une grande échelle. Il paraît que ce « Guide » n’aura pas moins de huit volumes et que l’Inde y doit être divisée en « Cercles » qui formeront chacun un volume à part.

Il paraît aussi que ce savant et aimable orientaliste a copié et traduit bien des inscriptions obscures du Penjab, qui avaient jusqu’ici échappé aux recherches des voyageurs. Ce fut après avoir examiné le fort de Lahore et copié quelques inscriptions qui s’y trouvent qu’il faillit périr par un accident