Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sujet, ce qui explique les points de ressemblance qu’il y a entre les deux poëmes.

Mr. Chatfield, directeur de l’instruction publique de la présidence de Bombay, a bien voulu m’envoyer un exemplaire de l’édition du Kabîr pada sangraha. J’ai parlé l’an passé[1] de cette collection, dont je ne trouve pas l’indication dans la liste que j’ai donnée des « Œuvres de Kabir[2]. » L’éditeur hindou de ce volume, le bawa Kiçandas[3], semble en annoncer un second, car celui-ci est intitulé Pahila bhâg « Première partie ». Il se compose de 223 pad et de 244 dohras ou vers composés de deux hémistiches comme le baït arabe. Les pad sont divisés en seize râg « modes musicaux », indiqués par leur nom dans la table des matières. L’ouvrage est précédé d’une préface de l’éditeur et d’une vie abrégée de Kabir.

Dés son retour dans l’Inde, le Dr. Leitner a publié à Lahore « The Travels of Guru Teg Bahadur and Guru Gobind Singh, translated from the original gurumukhi by Sirdar Attar Singh, chief of Bhadour ». Quoique ces voyages ne soient que des contes un peu enfantins, on y apprend que la religion des Sikhs est un mélange des idées hindoues, jaïns et bouddhistes. Quant à la haine qui s’y manifeste contre les musulmans, elle parait être le caractère propre des Sikhs, aussi bien que leurs dispositions guerrières, qui vont jusqu’à la cruauté. Le nom de Dieu est pour eux comme le Gange, qui lave toutes les fautes, excepté la fausseté et le mensonge.

Sous le titre de Mawa’iz-i Haïdariya « Conseils haïdariens », le maulawi Gulâm-i Haïdar Khan a récemment

  1. « La Langue et la littérature hindoustanies en 1875 », p. 36.
  2. « Hist. de la litter. hind. », t. II, p. 130 et suiv.
  3. Il est surnommé Udâci, nom d’une classe de faquirs hindous, et qualifié de niranjanî « sans passions », c’est-à-dire « indifférent à toute chose ».