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s’ils ont beaucoup d’application, ils abordent l’anglais. Que l’idée de s’occuper de l’anglais soit bonne on mauvaise, c’est ce que nous n’examinerons pas ; mais ce que nous pouvons dire, c’est qu’il n’y a pas dans le monde de langue plus riche que la nôtre, que nous n’en faisons pas le cas que nous devrions en faire, et que nous en méconnaissons l’importante. Or, il faut s’opposer à cette disposition, car l’homme doit, avant tout, s’occuper de sa langue ; c’est pourquoi je voudrais que, dans l’Anjuman de l’Arab sarâï, nous laissions route autre chose pour nous livrer à la science du langage, et il serait à désirer que les publications de la Société n’eussent que cela pour objet. Il faut donc, tandis que les Sociétés littéraires s’occupent d’autres matières, que la nôtre porte son attention spéciale sur cet article et y appelle celle de tout le monde, afin que ceux qui penseront comme nous nous adressent ce qu’ils écriront à ce sujet… »

On a appris, par ma « Revue » de l’an passé[1], que les cours de justice et les bureaux du Bihar, menacés d’être forcés d’adopter l’hindi au lieu de l’urdu, résistaient de leur mieux à cette prétention. Il paraîtrait néanmoins que l’hindi est sur le point de remporter la victoire sur son rival, si l’on en croit un journal[2] d’après lequel le gouvernement du Bengale, suivant les errements de Sir G. Campbell, a écrit au « High Court », qu’il était à désirer qu’on encourageât l’emploi de l’hindi dans les cours et les bureaux. Il souhaite qu’on accepte les pétitions écrites en caractères nagaris, et qu’on n’emploie plus que les formes communes du langage vulgaire. Le « High Court », selon le même journal, a tenu compte de cette recommandation, ce qui est un acheminement vers l’emploi exclusif de l’hindi.

  1. « La Langue et la littérature hindoustanies en 1875 », p. 11 et suiv.
  2. Le « Berar Herald », cité à ce sujet par un journal du Bengale (« le Bengali ») dans un article reproduit dans le ’Aligarh Akhbâr du 12 novembre 1875.