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qu’un acte violent, et je suis persuadé que vous ne voudriez pas qu’une parole ou une action trop vive fît du tort à une cause aussi sacrée.

Les Griefs du Pendjab. — Il me reste à examiner une attitude que m’ont suggérée quelques amis. On a prétendu que les Griefs du Pendjab étaient aussi une raison sérieuse pour ne point participer aux cérémonies en honneur de la paix. Je me permets de différer d’opinion. Quelque pénible que soit le mal fait au Pendjab c’est en somme une affaire privée, et parler des griefs du Pendjab pour justifier notre refus de collaborer aux célébrations Impériales montrerait que nous manquons du sens des proportions. Les griefs du Pendjab ne proviennent pas, comme la question du Califat, des clauses de la paix. Si nous voulons donner à la question du Califat sa véritable place et lui conserver toute son importance, il faut que nous l’isolions. À mon humble avis, nous ne pouvons nous dispenser de prendre part aux cérémonies que pour des raisons qui proviennent directement de la paix et touchent aux parties vitales de notre existence nationale. La question du Califat répond seule à ces deux conditions.

3 Décembre 1919