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l’avantage d’être présent au Comité et aux réunions générales, et je me permets d’avertir le Gouvernement de la solennité de la circonstance et de la gravité de la décision prise. Je sais que retirer sa coopération au gouvernement est une chose très grave. Elle demande que l’on soit capable de supporter la souffrance. Je sais également que tout citoyen a le droit de retirer sa coopération à l’État, lorsque par cette coopération il s’avilit. C’est une manière tangible de témoigner son mécontentement.

Le boycottage. — On peut donc espérer que le Gouvernement impérial reconnaîtra la gravité de la situation. Mais de la Non-Coopération passer au boycottage, c’est descendre du sublime au ridicule. Le Comité décida hier, à une forte majorité, le boycottage des marchandises anglaises si la question du Califat n’était pas réglée d’une façon satisfaisante. Le boycottage est une forme de vengeance, et pour arriver à une solution équitable, il nous faut préparer l’opinion du monde. Je me permets de suggérer à mes amis Mahométans qu’ils n’auront pas l’opinion du monde pour eux, s’ils boycottent les marchandises anglaises pour en accepter d’autres. De plus, le boycottage que l’on propose est un aveu de faiblesse ; et pour pouvoir traiter toutes les questions, il nous faut montrer notre force et non notre faiblesse. J’espère donc que le Comité pour le Califat, après avoir sérieusement réfléchi, reviendra sur sa décision et annulera sa résolution de boycottage. Pour traiter cette importante question, il faut avoir du calme, de la patience et ne pas s’écarter des faits. Il ne suffit pas qu’il n’y ait point de violence. En vérité, un discours violent peut faire autant de mal