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yâgraha Sabha[1] avait choisi à cet effet certaines lois politiques. Nous nous mîmes à distribuer des livres et brochures prohibées d’un caractère absolument sain : une brochure écrite par moi sur le Home Rule, une traduction du livre de Ruskin : Unto this last, La défense et la mort de Socrate, etc.

Désordre. — Il n’est pas douteux certainement que le 6 avril trouva l’Inde douée d’une force vitale plus grande qu’elle n’en avait montré jusqu’alors. Les gens habituellement terrifiés cessèrent de craindre l’autorité. D’autre part, les masses étaient jusque là demeurées inertes. Les chefs n’avaient réellement exercé sur elles aucune influence. Elles n’étaient point disciplinées. Elles venaient de découvrir une force nouvelle, mais ignoraient en quoi elle consistait et ne savaient pas comment l’employer.

À Delhi, les chefs eurent du mal à contenir un très grand nombre de gens qui jusque-là étaient demeurés indifférents. Le Dr Satyapal désirait ardemment que j’allasse à Amritsar, afin de montrer au peuple le caractère pacifique du Satyâgraha. Swami Shraddhanandji de Delhi et le Dr  Satyapal d’Amritsar m’écrivirent tous deux, en me priant de venir dans leurs villes, afin de pacifier le peuple et de lui expliquer le caractère du Satyâgraha. Je n’étais jamais allé à Amritsar ni d’ailleurs au Pendjab. Ces invitations passèrent sous les yeux des autorités qui savaient que j’étais invité, dans des intentions pacifiques.

Je quittai Bombay pour Delhi et le Pendjab le 8 Avril. J’avais envoyé au Dr  Satyapal, que je ne

  1. Sabha : Conseil, Assemblée.