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flements répétés du merle ; des senteurs de terre chaude, de fruits mûrs et sucrés, entraient avec un parti de papillons gris et dorés, traversaient lentement la maison, laissant une trace odorante qui restait longtemps suspendue dans l’air apaisé. Marcel Marcellin, assis au bord de la table, le front penché, se leva lentement et, s’approchant de Marthe :

— Je suis venu, dit-il, je suis venu pour faire de vous ma femme.

Marthe baissa les yeux, détourna la tête et vint s’asseoir au pied du lit.

Un miroir à la main, elle rangeait ses cheveux.

Le soleil, jaillissant tout à coup sur la terrasse, pénétra horizontalement par la fenêtre. La chambre devint obscure. On ne voyait que la ligne éblouissante de lumière qui enveloppait les cheveux de Marthe comme un foulard.

Adossée à la moustiquaire, la jeune femme attendait.

Marcel distinguait maintenant à peine la tête blonde éclairée à contre-jour.

La projection lumineuse mettait à nu, des hanches aux épaules, le corps immobile.

Serrant les poings, il s’avança et dit à nouveau :

— Marthe, je suis venu pour faire de vous ma femme.

Une joie sauvage le penchait sur cette femme