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— Que fais-tu ici ? d’où viens-tu ? demanda l’ingénieur dont les épaules frissonnaient.

L’homme détourna la tête, hésita un instant, comme s’il allait parler.

— Qui es-tu ? répéta Delorme, n’es-tu pas un mineur de l’ancienne Compagnie ?… Peut-être ton corps repose-t-il auprès de celui que nous venons d’ensevelir… Si tu n’es qu’un esprit, pourquoi ne reviens-tu pas dans ton pays ? Il y a assez de bêtes et de choses vivantes dans la jungle sans toi.

Le fantôme ne répondit pas. Il se leva et, penché, méditant profondément, il disparut à pas lents.

Bientôt l’Indien rejoignit les deux hommes. Delorme voulut l’interroger. Il paraissait en proie à une violente émotion. Il ne comprit sans doute pas les questions de l’ingénieur… les mots qui tombaient de ses lèvres semblaient dépourvus de sens :

— Les roses du cercueil ont parfumé la terre. Il marcha longtemps en silence auprès d’eux ; et, les ayant salués en leur imposant les mains, il les quitta en arrivant au camp.