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XIV



L’ENTERREMENT de Ganne eut lieu à la tombée de la nuit.

Quatre mineurs portaient la planche d’amaranthe sur laquelle dormait le cadavre.

L’Indien, qui suivait le convoi, se tenait à distance, ainsi qu’il convient à un étranger.

Comme le cortège entrait sous la voûte de la jungle, Marthe s’approcha, les bras chargés de roses et d’hortensias, et couvrit le corps d’un suaire odorant rouge et bleu.

Le cimetière du camp avait été aménagé par l’ancienne Compagnie dans une clairière au bord d’un lac. Dans la nuit naissante, des feux flottaient sur l’eau stagnante, s’éteignaient et apparaissaient à nouveau. Et, chaque fois, les hommes détournaient la tête, frissonnant à l’apparition des feux follets comme à l’éclatement d’un éclair.

Delorme jeta une poignée de terre dans la fosse. Les arbres gris et les derniers faisceaux de lumière furent enveloppés par la nuit. Tout disparut.

Il n’y avait plus, dans l’immense parvis de la cathédrale de la jungle, que les ombres errantes des mineurs au retour.

Delorme, resté seul avec Marcellin, s’arrêta au carrefour du tracé de chasse. Un homme était