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— Venez visiter le camp.

Mais rien ne l’intéresse, et mon verbiage l’ennuie.

Elle s’empresse dans la case où l’éclat du jour pénètre en longues lames d’or étiré, parallèles.

Elle a des yeux qui sont verts et gris, bleus et violets et qui changent à chaque heure du jour, et dont l’éclat suit l’intensité de la lumière ou de la nuit.

Elle est blonde, grande et robuste. Sous la peau, que le soleil a brunie, de jeunes muscles bandent sous l’effort et témoignent qu’elle a longtemps pagayé.

Je sais maintenant qu’elle s’appelle Marthe.

Un visage d’enfant, des cheveux en boucles, un léger embonpoint de jeune animal sain ; et ce vêtement d’indienne et de tussor souple comme une gaze, et qui la laisse presque nue…

— Je crois avoir entendu les tigres, cette nuit, dit-elle.