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Vent qui vient des sources du fleuve jette sur nous la poussière dorée du royaume d’El Dorado. Le Vent voit chaque jour la Ville aux toits d’or et les palais du pays fabuleux. Il apporte dans son manteau la poussière jaune que les hommes recueillent au fond des vallées et qui dore nos frondaisons à certaines heures. Le Vent, qui, chaque jour, passe sur les murailles d’or, et le Fleuve qui, chaque jour, frôle les maisons construites en métal précieux, le Vent et le Fleuve, seuls, connaissent le mystère.

Lorsque l’aube soudaine souleva les tentures de l’horizon, le Fleuve termina le récit.

Mais chacune des images de la merveilleuse légende avait déjà pénétré, ainsi qu’un vin nouveau, le réseau palpitant de nos artères.

Grisés par la science nouvelle, nous étions comme des néophytes agenouillés et professant la foi.

Désormais, rien ne nous était inconnu des mystères du lac fabuleux.

La voix mourante du Fleuve, dominée par la sourde clameur de la terre au réveil, disait encore :

— C’est ainsi que les chevaliers normands, conduits par Jean de la Ravardière, découvrirent la