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Un souffle inconnu m’a frôlé dans la hutte. Il me semble que je ne suis plus seul.

Maintenant, la Solitude est comme un lac, un soir d’orage.

— Que faire ?… qui pouvait prévoir cela ?

Un gémissement douloureux vient du carbet voisin.

J’écoute… je voudrais agir, et je ne sais quelle résolution prendre. Mon esprit, tendu tout entier comme une remorque de navire, vibre douloureusement et résiste.

Depuis l’arrivée de l’homme blessé, la paix et le calme ont quitté le camp des Saramacas.

J’étais comme une épave oubliée sur la berge ; et maintenant le fleuve de la vie m’a repris et je vais, à la dérive, vers la destinée à laquelle je croyais échapper.

… L’homme était un mineur blanc. Me prenant pour un forçat évadé, il me questionna rudement. Nous le transportâmes dans mon carbet. Lorsqu’il fut installé sur le boucan et qu’il eut pris de la nourriture, il m’invita à m’en aller.

Sa jambe était démesurément enflée. Des cram-