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fait d’une demi-noix de coco, le réduisit en poudre et remplit le récipient avec de l’huile de coco et du piment. Puis le chef distribua le mélange aux hommes qui aspirèrent fortement les quelques gouttes reçues dans le creux de la main.

Les femmes, à leur tour, respirèrent l’effroyable mixture.

Ainsi, chacun des membres de la tribu ayant reçu un pareil cadeau, j’avais désormais droit à l’hospitalité.

Un des Saramacas de la pirogue m’apporta un morceau de poisson cru et du riz. Les enfants qui m’entouraient, poussant d’incessantes clameurs, allumèrent du feu.

La nuit venue, le chef vint s’asseoir auprès de moi. Les mains tendues vers le feu, il ne parla que du repas.

Et ce fut tout.

Personne, à partir de ce moment, ne prit garde à ma présence.

Les enfants avaient repris leurs jeux parmi les porcs sauvages, les agamis et les poules d’eau.

A l’aube, le village descendait à la rivière. Les Saramacas faisaient, en silence, de longues ablutions et frottaient leurs dents avec de la glaise.