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Nous ne comprîmes pas tout d’abord. Cela nous rendait nerveux et mal à l’aise.

Nous attendions quelque chose. Mais quoi ? Le fantôme me regardait et regardait Marthe, attentif.

Les yeux dilatés, la tête dressée, Marthe écoutait…

L’appel répété arrivait à nous à pas lents, comme un voleur qui entre, petit à petit et avec précaution, dans un endroit défendu.

Marthe observait anxieusement la direction d’où provenait le mystère et le tressaillement du bruit. On pouvait entendre le souffle précipité de sa gorge et le battement de son cœur.

Et le fantôme, se penchant de façon à suivre chacun des mouvements du visage, murmura :

— C’est l’appel… c’est le signal de l’homme qui t’attend… il est l’heure, ta place n’est plus ici…

Toute blanche, dans la clarté phosphorescente qui venait du ciel étoile, Marthe, debout sur le wacapou, tremblait, comme une tigresse en amour lorsque des miaulements lointains font vibrer la nuit chaude.

— Va-t’en, disait une voix qui semblait être celle de l’homme diaphane. Tu n’as plus rien à faire ici.