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L’ordonnance de 1724 (14 mai) renouvelle ces dispositions en des termes semblables.

Je n’apprendrai rien à personne en disant que ces deux ordonnances sont importantes entre les innombrables mesures contre les réformés et que l’une d’elles — la dernière — mérite d’être classée parmi les plus effroyables monuments de haine. Le duc de Bourbon, son auteur, n’a pas la célébrité qu’il mérite, la place d’honneur à côté de Carrier, de Fouché, de Fouquier-Tinville, des féroces. Quarante ans après la Révocation, il imagina de rouvrir les plaies saignantes, de reprendre la torture… Toute assemblée du culte réformé interdite « à peine contre les hommes de galères perpétuelles et contre les femmes d’être rasées et enfermées pour toujours dans les lieux que nos juges estimeront à propos, avec confiscation des biens des uns et des autres ; même à peine de mort contre ceux qui se seront assemblés en armes… » Punis de mort les pasteurs qui auront convoqué ; punis de mort ceux qui auront prêché ou « fait aucunes fonctions ». Défense de recevoir des pasteurs, de leur donner retraite, secours et assistance ; d’avoir directement ou indirectement aucun « commerce avec eux » ; obligation de les dénoncer ; « le tout à peine… contre les hommes des galères à perpétuité et contre les femmes d’être rasées et enfermées pour le reste de leurs jours… et de confiscation des biens… » Etc., etc.

Dans l’esprit des persécuteurs, l’école catholique était l’indispensable complément de la persécution. L’instituteur n’était pas moins nécessaire que le dragon, L’instruction publique de ce temps n’a vraiment qu’un programme : catéchisme forcé.

J.-B. GALLEY.