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qu’il ne sera point vicaire, confesseur de religieuses, ni sociétaire ou desserviteur participant de l’une et l’autre des deux paroisses de Saint-Étienne et Notre Dame »… ; mais cette condition, dans l’esprit du testateur, n’était qu’un pis-aller ; l’acte, en effet, ajoute que la rente devra être payée aux ignorantins le jour où ils seront mis en possession des écoles, car « l’intention du d. défunt Mre Turge a été de procurer en cette ville établissement des frères ignorantins et d’engager par son exemple des pieux citoyens à concourir à cet établissement »…

Les ignorantins ne devaient venir à Saint-Étienne qu’en 1806.

b) Les écoles de filles. — Les Ursulines me paraissent être restées seules jusqu’en 1708. À ce moment, on fit pour les filles mieux qu’on n’avait fait pour les garçons : on fonda quatre écoles. Les actes de ces fondations ne me sont pas connus : les minutes des notaires stéphanois, compulsées à cette intention, donneraient, certainement, des renseignements précis. Il est sûr que ces fondations furent l’objet de donations pieuses qui assurèrent, d’abord le fonctionnement immédiat, puis le fonctionnement perpétuel par des rentes constituées. Le détail de ces donations ne m’est pas connu non plus. Ce que j’en puis dire, c’est qu’un excellent prêtre, Pierre Molin, paraît avoir été l’âme de ce petit mouvement. Le testament de Jeanne Molin (24 novembre 1709) fut certainement l’un des premiers actes. Celui d’Odet Joseph de Solleysel (15 mai 1715) donna à la Charité le domaine de Courbonay au Chambon, sous l’obligation de payer une rente annuelle de 150 liv. pour une école faite par une fille de « la Providence ». En 1740 (3 août), Marie-Marguerite Faure, veuve Jean Gueydin, lègue à la Charité 200 liv. et une maison à la charge de payer annuellement 60 liv. aux Petites Écoles des filles. Combien d’autres, jusque bien plus tard. En 1769 (le 7 juillet) François Paquet, par testament, lègue à l’Hôtel Dieu 10.000 liv. à la charge de payer aux sœurs des Petites-écoles une pension de 200 liv. Malgré tant de legs, les écoles de filles ne furent jamais en possession de leurs pleins moyens d’existence. En 1789, la Commune donnait une allocation annuelle de 200 livres affectée à leur logement.

Par ces fondations, l’enseignement public des filles fut enlevé aux Ursulines. Ces quatre écoles furent remises entre les mains de sœurs qui ont été appelées « de Saint-Charles » et qui ont été quelquefois appelées plus justement « sœurs des Petites-écoles ». C’est un chanoine de l’Archevêché de Lyon, Charles Demia (1636-1689) qui avait fondé à Lyon cet ordre qu’il avait placé sous la protection du séminaire. Cette congrégation devait sa plus