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(l’état-civil d’avant 92) pour trouver, un peu partout, des signatures très passables de petits commerçants et d’artisans. La même constatation ne serait peut-être pas faite aussi bien en d’autres petites villes. Les Stéphanois étaient gens d’affaires et de relations commerciales lointaines. L’un d’eux, Marcelin Allard, dans sa Gazette (1605) dit que de Saint-Etienne « part ordinairement une accorte jeunesse tellement désireuse d’apprendre et de savoir qu’il n’y a nul endroit en la terre ny partie tant soit incogneue où, pour le bien de leurs negoces et contentement de leurs louables curiositez ils ne mettent le pied et n’en rapportent au vray ce qui en est et s’en doit espérer »… J’ai eu occasion de voir un acte d’apprentissage de 1657 par lequel un bourgeois plaçait son fils chez un commerçant de Bordeaux pour qu’il y apprit « le négoce des marchandises ». Avec de telles aptitudes, on ne peut se dispenser de quelque instruction.

Mais qu’étaient cette instruction et les écoles qui la donnaient ? Qu’était l’instruction de ces ouvriers du fer qui passaient pour des artistes ? On n’est renseigné qu’à partir de la dernière moitié du XVIIe siècle.

I

Les écoles à Saint-Etienne avant 1675.

Et avant ? Je ne sais rien, ou à peu près.

Y avait-il à Saint-Etienne, au XVe siècle, quelque école semblable à celles de Saint-Bonnet-le-château, Montbrison, Saint-Germain-la-val, dont on voit le duc Charles de Bourbon donner et octroyer à des clercs « le régime et gouvernement » par des lettres datées de 1455 à 1457 ? C’est infiniment probable. Rien ne permet de l’affirmer.

La première mention d’une école stéphanoise est apportée par l’indication des Lettres-patentes du 29 juin 1596, par lesquelles le roi Henri autorisait l’imposition de 900 liv. ordinaires pour réfection de certaines parties de l’église et de 300 liv. ordinaires remises aux marguilliers pour entretien d’école et honoraires d’un prédicateur. J’ai vainement cherché le texte de ces Lettres-patentes. Si l’indication est exacte, il s’agit bien, là, de l’enseignement du petit peuple du travail.