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le fort et le château saint-louis
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Si la situation pittoresque de la ville avait séduit l’illustre gouverneur dès le commencement de son premier séjour dans la Nouvelle-France, il en fut tout autrement de la résidence officielle qu’il devait habiter, — le château Saint-Louis, — qu’il trouva en fort mauvais état, et dont il se plaignit en toute occasion.

Les murs de l’enceinte du fort tombaient aussi en ruines. Le 2 novembre 1681, Frontenac écrit au marquis de Seignelay :

« Le mauvais état où j’ai mandé plusieurs fois qu’était l’enceinte des murailles du château de Québec, m’oblige, Monsieur, à vous supplier de considérer si vous ne jugerez pas à propos de faire quelque dépense pour les rétablir. Elles sont toutes à bas ; il n’y a plus de portes, ni de corps de garde, et c’est un lieu tout ouvert où l’on peut entrer de tous côtés. »

« Si vous aviez agréable de destiner quelques petits fonds pour cela toutes les années, la dépense en serait imperceptible, et ne laisserait pas dans la suite d’être fort utile, parce qu’on le mettrait en état de servir de retraite et d’asile en cas de besoin. »

« Vous savez beaucoup mieux que moi que, quand on ne songe pas à ces choses pendant qu’elles se peuvent faire en repos, on y trouve plus de difficultés dans un temps de troubles, de guerre. »

Deux ans après l’arrivée de Frontenac à Québec (1674), François-Marie Perrot, gouverneur de Montréal, et l’abbé François de Salignac Fénelon, frère de l’auteur de Télémaque, furent internés, le premier au fort Saint-Louis et le second à la résidence de la « brasserie, » par les ordres de l’impérieux gouverneur et du Conseil souverain. L’affaire se termina en France : M. Perrot reçut quelques jours de Bastille ;