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le fort et le château saint-louis

cette tour sur laquelle flotte le drapeau britannique, Montgomery et ses soldats tombèrent balayés par la mitraille d’un seul canon qu’avait pointé un artilleur canadien. De l’autre côté, sous ce rocher qui surplombe et sur lequel sont perchés, comme des oiseaux de proie, les canons de la vieille Angleterre, l’intrépide Dambourgès, du haut d’une échelle, le sabre à la main, chassa des maisons où ils s’étaient établis, Arnold et ses troupes. L’histoire est donc partout autour de nous : elle se lève de ces remparts historiques, de ces plaines illustres, elle nous dit : me voici ! »

Après la cérémonie, M. l’abbé Antoine Racine, qui, lui aussi, était alors dans toute la force de son talent oratoire, nous signala particulièrement ce passage du discours de M. Chauveau, qui, du reste, avait enlevé tous les suffrages.

La partie musicale de la cérémonie avait été confiée à un jeune artiste[1] qui s’était entouré d’auxiliaires choisis parmi la fleur de la société de Québec. La fête se termina par le chant de Partant pour la Syrie et de God save the Queen. Au temps de Napoléon III, la romance dite de la reine Hortense n’était jamais oubliée dans les fêtes franco-canadiennes.

Il y eut, le lendemain, à la Salle de Musique, un grand banquet où des discours furent prononcés par MM. Chauveau, Marquette, Lafrance, Ulric-J. Tessier, A.-E. Aubry, le grand-vicaire Cazeau, Marc-Aurèle Plamondon, Sterry Hunt et le docteur Bardy. Tout le monde était en verve. L’abbé Alexandre Taschereau, plus tard Son Éminence le cardinal archevêque de Québec, figurait parmi les invités.

  1. M. Ernest Gagnon.