Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 33 —

— Ne veux-tu pas faire quelques pas avec moi, Hélène ?

— Volontiers ; je serai de retour dans deux minutes, Petite Nell.

Mais, soit que les deux minutes lui eussent paru très longues, soit autre chose, quand Mlle  Steinwardt rentra, elle trouva sa petite malade assise sur son lit et sanglotant de toutes ses forces.

— Ma chère, chère petite, qu’est-ce qu’il y a ?

— Il a dit… dans huit jours ! sanglota Petite Nell, et je serai de nouveau toute seule, et je ne vous verrai plus.

— Oh ! n’est-ce que cela ! s’écria gaiement sœur Hélène ; mais nous nous verrons chaque jour, si vous voulez.

— Ce ne sera plus la même chose, fit Petite Nell, au milieu de ses larmes.

— Heureusement non, aimeriez-vous à passer toute votre vie dans ce lit ?

— Je ne sais pas, peut-être, si vous vouliez rester près de moi.

Sœur Hélène sourit.

— Et mon frère, que deviendrait-il ? pensez combien il est seul maintenant ; il n’a pas été égoïste, lui, et vous ne voulez pas l’être non plus.

Et comme la réponse se faisait attendre :

— Au lieu de nous désoler, reprit-elle, nous devons être reconnaissantes envers Dieu ; pensez, Petite Nell, comme notre vie va être différente, maintenant que nous nous connaissons.

— Oh ! s’écria la fillette, vous, vous n’avez pas besoin de moi.