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CHAPITRE XVIII.

Les méchantes Langues.

Il l’avait ramenée, et elle avait mis ses bras autour du cou de son amie et lui avait dit de sa voix brisée par le chagrin : — Je n’ai plus que vous, sœur Hélène.

Mais, maintenant, elle n’avait pas même la consolation de faire quelque chose pour cette amie qui lui avait fait place dans son cœur comme à son foyer, il fallait la quitter, les quitter, eux aussi. Elle n’avait plus de raison pour prolonger son séjour auprès d’eux. Tante Olympe le lui avait dit et elle le comprenait : elle devait maintenant s’en aller gagner son pain par son travail, elle devait économiser pour l’avenir, pour ses vieux jours.

C’était le cœur tout plein de ces pensées que Petite Nell s’acheminait vers la demeure de tante Olympe.

— Ah ! te voilà, ma fille ; je pensais justement à toi, si tu n’étais pas venue, je serais allée te trouver. En disant ces mots, la brave tante précéda sa nièce dans la chambre contiguë à sa cuisine.

— Il est arrivé des lettres en réponse aux nôtres, ajouta-t-elle, en cherchant dans sa corbeille à ouvrage ; et je crois qu’il y a quelque chose qui te conviendra, c’est dans un pensionnat, en Angleterre.

Le cœur de Petite Nell défaillit.

— Tante Olympe, j’aimerais mieux une famille, auprès de petits enfants.