Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/497

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce que nous demandons, c’est qu’on nous fasse prompte justice, c’est qu’il soit remis en liberté à l’instant. Le juge sait maintenant la vérité.

— Comment, la vérité ? interrogea l’avocat.

— Oui ! Albert a passé chez moi, avec moi, la nuit du crime.

Noël la regarda d’un air surpris ; un aveu si singulier dans une telle bouche, sans explications, avait bien de quoi surprendre.

Elle se redressa magnifique d’orgueil.

— Je suis mademoiselle Claire d’Arlange, monsieur, dit-elle.

M. de Commarin raconta alors rapidement tous les incidents rapportés par Claire.

Quand il eut terminé :

— Monsieur, répondit Noël, vous voyez ma situation en ce moment, dès demain…

— Demain ! interrompit le comte d’une voix indignée, vous parlez, je crois, d’attendre à demain ! L’honneur commande, monsieur, il faut agir aujourd’hui même, à l’instant. Le moyen, pour vous, d’honorer cette pauvre femme, n’est pas de prier pour elle… délivrez son fils.

Noël s’inclina profondément.

— Entendre votre volonté, monsieur, dit-il, c’est obéir. Je pars. Ce soir, à l’hôtel, j’aurai l’honneur de vous rendre compte de mes démarches. Peut-être me sera-t-il donné de vous ramener Albert.