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ÉCONOMISTE.

c’était l’air de propreté qui régnait dans tout l’édifice. On se sentait heureux dans ce temple modeste, élevé au milieu des bois, à la gloire du Dieu Tout-Puissant par une population amie du travail, et de la vertu.

Le cimetière qui fut soigneusement enclos adjoignait immédiatement la chapelle.

Dans le cours de l’année suivante, sur la même éminence, et à quelques pas de l’église, fut bâti le presbytère.

Dans la même année, après toutes les formalités requises, Rivardville fut canoniquement et civilement érigé en paroisse, en dépit des efforts réitérés du père Gendreau.

La paroisse, telle qu’elle existe encore dans le Bas-Canada, a existé pendant des siècles dans l’Europe catholique. Son organisation répond parfaitement aux besoins des fidèles ; et le Canadien qui s’éloigne du clocher natal n’a pas de plus grand bonheur dans sa nouvelle patrie que de se voir encore une fois membre de cette petite communauté appelée la paroisse.

Il va sans dire que M. Octave Doucet fut nommé curé de Rivardville, à la charge toutefois de desservir en même temps quelques unes des missions environnantes.

Achevons d’esquisser ici le portrait du jeune curé.

Ce qui le distinguait surtout, c’était sa nature franche et sympathique ; on sentait, en causant avec lui, qu’il avait constamment le cœur sur les lèvres ; on ne pouvait l’aborder sans l’aimer ; et on ne s’en séparait qu’avec le désir de le voir encore. Personne n’était mieux fait pour consoler les malheureux ; aussi avait-il constamment dans sa chambre