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ÉCONOMISTE.

lycée de Rivardville. Qu’il me suffise de dire que le nouveau professeur se consacra avec zèle à l’éducation de la jeunesse et à la diffusion des connaissances utiles dans toute la paroisse ; et qu’il sut en peu de temps se rendre fort populaire. Ses conférences du dimanche étaient suivies par un grand nombre de personnes de tous les âges. Dans des causeries simples, lucides, il faisait connaître les choses les plus intéressantes, sur le monde, sur les peuples qui l’habitent ; il montrait l’usage des globes et des cartes géographiques ; il faisait connaître les découvertes les plus récentes, surtout celles qui se rattachent à l’agriculture et à l’industrie. Dans le cours de la première année, il put en quelques leçons donner une idée suffisante des principaux événements qui se sont passés en Canada depuis sa découverte, et aussi une idée de l’étendue et des divisions de notre pays, de sa population, de son histoire naturelle, de son industrie, de son commerce et de ses autres ressources. Les jeunes gens ou les hommes mûrs qui assistaient à ces leçons racontaient le soir, dans leurs familles, ce qu’ils en avaient retenu ; les voisins dissertaient entre eux sur ces sujets ; les enfants, les domestiques en retenaient quelque chose, et par ce moyen des connaissances de la plus grande utilité, propres à développer l’intelligence du peuple, se répandaient peu à peu parmi toute la population.

Les autres écoles de la paroisse étaient tenues par des jeunes filles, dont notre professeur, après quelques leçons, avait réussi à faire d’excellentes institutrices.

Mais ce qui porta le dernier coup à l’esprit d’opposition, ce qui servit à réhabiliter complètement Jean