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La Légende du Bonheur.

ii

Mais vint l’heure où, lassé des brûlantes soirées,
Le doux captif trouva les deux mains trop serrées.

Il eut beau soupirer, gémir et supplier :
Les amoureux traînaient leur petit prisonnier.

Or le bonheur est frêle, il veut qu’on le caresse ;
Les chaînes lui font mal et la force l’oppresse.

Et les deux amoureux s’endormirent un soir,
— Et preste ! le bonheur s’enfuit sous le ciel noir.

Il erra dans la nuit ; il eut froid ; on rapporte
Qu’il finit par s’asseoir, en pleurs, sous une porte.

Des amoureux passaient : il les suivit alors…
— Mais, de l’avoir perdu, les autres étaient morts.