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le cœur.


Un jour, là, dans cette poitrine
Fatiguée et tout en ruine,
Les battements irrésolus,
Hésitant avec la vieillesse,
Faibliront, faibliront sans cesse,
Et puis le cœur ne battra plus.

Ce cœur aura porté les chaînes
De toutes nos amours humaines,
Traîné le remords et l’ennui,
Adoré l’art, l’enfant, la femme,
Vécu tous les actes du drame,
Et rien ne doit rester de lui.

Rien ne redira plus au monde
Qu’il aima d’une ardeur profonde,
Souffrit d’une exquise langueur…
— Pour essayer de me survivre,
J’ai voulu noter, dans ce livre,
Tous les battements de mon cœur.