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CH. IX. LE ROI.

monuments authentiques. Il se forma une école d’érudits, depuis Varron et Verrius Flaccus jusqu’à Aulu-Gelle et Macrobe. La lumière se fit sur toute l’ancienne histoire. On corrigea quelques erreurs qui s’étaient glissées dans la tradition et que les historiens de l’époque précédente avaient répétées ; on sut, par exemple, que Porsenna avait pris Rome et que l’or avait été payé aux Gaulois. L’âge de la critique historique commença. Mais il est bien digne de remarque que cette critique, qui remontait aux sources et étudiait les annales, n’y ait rien trouvé qui lui ait donné le droit de rejeter l’ensemble historique que les Hérodote et les Tite-Live avaient construit.


CHAPITRE IX.

GOUVERNEMENT DE LA CITÉ. LE ROI.

1o  Autorité religieuse du roi.

Il ne faut pas se représenter une cité, à sa naissance, délibérant sur le gouvernement qu’elle va se donner, cherchant et discutant ses lois, combinant ses institutions. Ce n’est pas ainsi que les lois se trouvent et que les gouvernements s’établissent. Les institutions politiques de la cité naquirent avec la cité elle-même, le même jour qu’elle ; chaque membre de la cité les portait en lui-même ; car elles étaient en germe dans les croyances et la religion de chaque homme.

La religion prescrivait que le foyer eût toujours un prêtre suprême ; elle n’admettait pas que l’autorité sacerdotale fût partagée. Le foyer domestique avait un grand-prêtre, qui était le père de famille ; le foyer de la curie avait son curion ou phratriarque ; chaque tribu