sitions ; je lui dis seulement combien je désirais pouvoir rencontrer M. et madame Louvet.
« Rien n’est plus facile, car ils dînent demain chez moi, et je comptais t’inviter. »
J’acceptai avec empressement, et j’arrivai de bonne heure, tant mon impatience était grande de voir mes héros. Lorsqu’on les annonça, la maîtresse de la maison se leva pour aller au-devant d’eux, et je la suivis par un mouvement presque involontaire ; mais je ne fus pas peu surprise de trouver, à la place du Faublas que je m’étais dessiné avec tant de complaisance, un petit homme maigre, à la figure bilieuse, au mauvais maintien, à la mise plus que négligée. Et cette belle Lodoïska !… laide, noire, marquée de petite vérole, et de la tournure la plus commune[1]. Je fus tellement désenchantée, que je n’en pouvais croire mes yeux, et je regrettais encore mon illusion.
Après les premières félicitations sur les dangers
- ↑ J’ai été bien étonnée de lire dans un feuilleton sur Louvet un récit relatif à la beauté de Lodoïska. Celui qui a écrit cela se rappelait probablement la Lodoïska de l’opéra ou du roman ; à coup sûr il n’avait pas vu la véritable.