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souvenirs d’une actrice.

Quand ils le verront mort, ils oseront s’armer ;
Mais, tant qu’il régnera, n’ayez pas l’espérance

Que d’un maître implacable ils bravent la puissance.

. . . . . . . . . . . . . . .

Dans le fond de leur âme ils cadrant leur fureur,
Et n’attendent qu’un chef pour montrer tout leur cœur.

. . . . . . . . . . . . . . .

Une voix même crie en mon cœur oppressés ;
Tremble, tremble, Néron : ton empire est passé.

. . . . . . . . . . . . . . .

Me voilà seul partant ma haine universelle.

. . . . . . . . . . . . . . .

Tous les morts aujourd’hui sortent-ils du tombeau ?

Meurs ! meurs ! criez-vous tous………

. . . . . . . . . . . . . . .


...Décret du sénat qui condamne Néron.

Il éclata un applaudissement de rage à ce vers, de même qu’aux vers suivants :

Quoi ! tout souillé du sang des malheureux humains,

Ton sang, lâche Néron, épouvante tes mains.

. . . . . . . . . . . . . . .

Je n’aurai pas su vivre et ne sais pas mourir.

. . . . . . . . . . . . . . .

Et mourant dans la fange, on ne le plaindra pas.

Le spectacle dura jusqu’à une heure du matin, car chaque vers fut interrompu et redemandé. Après une si longue terreur, cette horrible position finit enfin ; les prisons s’ouvrirent, et l’on reprit l’espoir d’un meilleur avenir.