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souvenirs d’une actrice.

M. Clément de Tintigni, officier d’ordonnance de l’empereur, et neveu de M. de Caulincourt, mit à ma disposition ses gens et sa voiture : c’était une fort bonne dormeuse. J’avais conservé mes fourrures, et j’étais aussi bien que l’on pouvait le désirer en semblable circonstance. Tout le monde se disposant à quitter la ville, je fus rejoindre ces messieurs au rendez-vous qu’ils m’avaient assigné. J’avais envoyé d’avance ce que je pouvais emporter, et j’abandonnai le reste. Je fus obligée de traverser le boulevart de la Twerkoy, qui était absolument désert, attendu que les troupes se portaient de l’autre côté ; j’avais passé par là pour éviter l’encombrement du pont. J’examinais avec une sorte d’effroi cette ville où je ne rencontrais que des ruines, lorsqu’une multitude de chiens se jetèrent sur moi pour me dévorer. Les chiens, en Russie, sont les gardiens des maisons, et restent la nuit sur la porte d’entrée ; ils sont si dangereux que les hommes, même lorsqu’ils sont à pied, ne marchent jamais sans un bâton. S’il faut prendre de telles précautions en tout temps, que l’on juge du danger qu’il y avait à les rencon-