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souvenirs d’une actrice.

fis un peu de toilette. M. L… vint me chercher. Et le général Curial me fit placer à côté de lui. M. Chartran, qui était en face de moi, cherchait sans cesse l’occasion de m’adresser la parole. Je lui répondais froidement et seulement par un léger signe de tête.

— Ah ! vous boudez Chartran ? me dit le général ?

— Moi ? pas le moins du monde. Quoique M. le colonel ne soit pas venu chez moi comme un représentant de la galanterie française et qu’il m’ait traitée militairement, je n’ai pas le droit de m’en plaindre.

Voyant qu’il avait l’air embarrassé, je ne poussai pas plus loin cette plaisanterie, et l’on parla d’autre chose. Je montai chez moi après qu’on eût pris le café, et cette fois ce fut le frère du général Curial (commissaire des guerres tué à Glogau) qui me conduisit. Il me dit des choses fort obligeantes et voulut bien me promettre que mon séjour dans cette maison ne serait pas troublé. Je lui répondis en riant que j’y tenais peu. Au milieu de tant