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souvenirs d’une actrice.

dans la maison du général Divoff. Madame Divoff, née comtesse Boutourlin, m’y avait laissée en partant, espérant que j’y courrais moins de danger, et que je pourrais rappeler aux officiers Français combien l’impératrice Joséphine avait témoigné d’amitié à cette famille pendant son séjour à Paris. Malheureusement, en pareil cas, ce ne sont pas toujours des officiers que l’on rencontre, et les soldats ont peu d’égards pour les recommandations, quelque brillantes qu’elles puissent être. Je m’étais réfugiée, ainsi que je l’ai déjà dit, dans un quartier plus éloigné du danger ; et je ne revins dans cette maison, que j’avais cru la proie des flammes, que lorsque l’ordre fut un peu rétabli dans la ville. Quand j’entrai chez moi, je vis un officier assis près de ma toilette. Il était tellement occupé à lire des papiers, que, tournant le dos à la porte, il ne me vit pas. « Monsieur, lui dis-je, je suis bien fâchée de vous déranger ; mais vous êtes ici chez moi…

— Ah ! parbleu, madame j’en suis charmé, reprit-il, sans se lever, c’est mademoiselle Betzi, à qui j’ai l’avantage de parler ?