Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
souvenirs d’une actrice.

chemise rayée sur le pantalon, et du cafetan doublé de peau comme les mougicks[1]. Les vieilles femmes, affublées de tous les haillons qu’on leur avait donnés, étaient vraiment hideuses à voir ; elles étaient restées dans les tentes pour préparer les aliments. On apercevait grimpant sur les chariots, comme des écureuils, tous les petits enfants en chemises, la tête et les pieds nus : ils couraient dans la neige pour demander l’aumône aux passants et aux curieux ; tout ce petit peuple cuivré ressemblait à des singes. Il y a cependant parmi eux de belles filles et de beaux garçons.

Les tentes dans lesquelles on faisait venir les tsigansky étaient rangées dans le bois de Marienroche, dont les arbres bordant les allées, étaient illuminés en verres de couleur : cela formait un fort beau coup-d’œil. Le public qui venait prendre part à ces jeux, y restait jusqu’à ce que la file de voitures se fût reformée pour rentrer en ville. Le lendemain, les allées du bois de Marienroche, pre-

  1. Leur chef a souvent un manteau brun garni de franges et un bonnet particulier.