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souvenirs d’une actrice.

mandé sur toutes choses que l’on ne parlât point à cette jeune personne de l’état désespéré où se trouvait Adams. Fild se partageait entre son ami et sa maîtresse, et, malgré son insouciance habituelle, on voyait facilement qu’il était très affecté. Je venais le remplacer auprès de Percherette toutes les fois que cela m’était possible, car j’étais très occupée alors, et ne pouvais lui donner que quelques heures.

Un jour que, toute parée, j’attendais Fild depuis long-temps pour me conduire dans une maison, je le vis entrer. Je lui demandai avec empressement comment se trouvait son ami. Il ne répondit pas et baissa la tête pour cacher les larmes qui roulaient dans ses yeux. Mademoiselle Percheron lui relève les cheveux, et, portant la main sur son front :

— Qu’avez-vous, mon cher ? lui dit-elle avec ce ton mignard qui lui allait si bien alors ; est-ce qu’Adams n’est pas mieux ? Il ne faut pas vous tourmenter ainsi. Et elle lui répéta tous les lieux communs usités en pareille circonstance. Il a un habile médecin, ajouta-t-elle, et, à son âge, on revient de loin.