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souvenirs d’une actrice.

comme je l’ai déjà dit, il m’aimait assez, parce que je n’avais pas peur de lui, et que j’étais toujours prompte à la réplique.

« — Je me tiens sur la défensive, lui disais-je, je n’attaque pas ; mais je ne me laisse point attaquer. Il me provoquait et ne faisait que rire d’une réponse piquante ; Nous nous quittions quelquefois brouillés ; mais c’était moi qui boudais. Le lendemain, il m’écrivait une lettre charmante, pleine de grâce et de finesse. On était vraiment surpris qu’un esprit aussi aimable parfois pût se trouver sous une semblable enveloppe. Aussi lui disais-je que j’étais persuadée qu’il était sous l’influence d’une mauvaise petite fée qui nous le rendrait un jour sous sa forme première. »

Comme je devais séjourner quelque temps à Hambourg, où j’avais des affaires à terminer avant de m’embarquer, M. Audras me dit qu’il m’adresserait à quelqu’un qui pourrait m’être fort utile ; cela me fit d’autant plus de plaisir que je ne connaissais personne dans cette ville, et que des recom-