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PREFACE.

teurs, ou pour en confirmer l’uíâgc, ou pour en faire mieux sentir le sens> & les différentes expressions. Ce ne font point des exemples vagues, & où le mot en question soit seulement employé pour faire une phrase. Chaque *[1] article est enrichi de pensées fines, de traits délicats, ou de réflexions sensées & judicieuses : ensorte qu’on y trouvera quelquefois l’agreable mêlé à futile, & au sérieux. C’est une richesse qui manquoit au Dictionnaire de Mr. l’Abbé Furetiere, & dont Mrs. de l’Academie Françoise n’ont pas cru avoir besoin. II faut encore ajouter qu’on a pris soin de faire entrer ici les règles de la poésie ou fur les rimes, ou fur la quantité des syllabes. Par exemple les Poëtes ne conviennent pas universellement sur lesrimesener, en ier, en ois &c. On pourra consolter les articles qui concernent ces terminaisons, pour ne pas risquer une rime, ou une mesure suspecte, ou vicieuse.

A l’égard des termes des Arts, & des sciences, on les a ou reformez, ou confrontez, ou ajoutez fur les Auteurs qui en ont traitté ; & du reste l’on a suivi, & amplifié le plan de Mr. l’Abbé Furetiere. On ne s’est pas contenté d’une définition toute seche : car en expliquant les mots, on fait l’histoire des choses qu’ils signifient. S’il s’agit d’une charge, l’on explique quelle en est l’origine, ce qu’elle est aujourd’hui, & quels sont les droits qui y sont attachez : si c’est un terme de Jurisprudence (Civile, ou Canonique) l’on en expose exactement l’usage dans la pratique, & les maximes générales qui s’observent encore, ou qui s’observoient autrefois. On a fait de même pour toutes les sciences ; la Póësie, la Philosophie, la Théologie &c. Chacun peut en choisir des échantillons à son gré, & par rapport à sa curiosité. Je ne mets pourtant pas sur mon compte les articles d’Algèbre. Cette science m’est inconnue. Je ne m’approprie point non plus ce qui regarde la Médecine, l' Anatomie, la Pharmacie, la Chirurgie, & la Botanique. Je n’ai point voulu me fier à moi-même là-dessus. Un habile † homme s’en est chargé. On a presque tout effacé ce que Mr. l’Abbé Furetiere avoit dit sur ces Arts, qui n’étoient point de sa compétence. Enfin mon livre (si j’ai quelque droit de l’appeller ainsi) est beaucoup plus sçavant que moi.

Après tout j’avoue que le Dictionnaire est encore fort éloigné du degré de perfection où il scroit à souhaitter que l’on pût porter un Ouvrage de cette nature. On y trouvera bien

  1. Ou la plupart.

des 2 des