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dèle de Courbé112, qui ne dédaigne pas d’estre agent général des autheurs de la haute classe, luy qui commence de venir au monde ne dédaignera pas de rendre cet office à la mémoire de son tres humble serviteur et chalend. Voulant en cette considération que Georges Soulas, légataire universel de mes ouvrages, lorsqu’il en voudra faire faire l’impression, lui donne la preferance à tous les autres, pour le recompenser des pertes qu’il a faites sur tant de recueils et de rapsodies inutiles qu’il a imprimées, et qui le menacent d’une banqueroute prochaine et bien méritée : car ainsi le tout a esté par ledit testateur dicté, nommé, leu et releu, etc.

Vrayment (dit alors Charroselles), j’avois grande estime pour le pauvre Mythophilacte, mais je lui sçay fort mauvais gré de ce qu’il destourne ces petits libraires du soin de faire des recueils. Chacun sçait combien ceux qui sont haut hupez font les rencheris quand on


mais de la publication de son livre, parler encore de lui comme il en parle. — Dans l’édition de Nancy, de 1713, le nom de Jean Treyar est substitué à celui de Ch. de Sercy.

112. C’est d’Augustin Courbé qu’il est parlé ici. « Son plus grand négoce, dit La Caille (Hist. de l’impr., p. 274), étoit de livres de galanteries et de romans, dont il faisoit grand débit. » — Dans sa Nouvelle allégorique, etc., p. 115, Furetière avoit déjà parlé de Courbé, à propos de mademoiselle de Scudéry, dont il éditoit les romans : « La pucelle Sappho obtint permission de mener des troupes dans la Romanie pour la rétablir, à cause qu’elle y avoit de belles terres et seigneuries, dont Augustin Courbé étoit fermier général, et où il faisoit si bien son compte, qu’il s’y seroit extraordinairement enrichi, sans les pertes que lui a fait souffrir d’ailleurs le prince Galimathias. »