Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
JÔ-JITSOU-SHÛ

hîçâsakas (Ké-ji-bu), mais sans pouvoir en donner la preuve.

Ainsi il faut donc considérer le livre comme indépendant et comme une tentative éclectique qui chercha à unir tout ce qu’il y avait de meilleur dans chacune des écoles du Hînayâna. Ten-daï, Ka-jô et Kumârajîva (Ra-jû) s’accordent tous trois à rattacher le Çâstra de cette secte au Hînayâna ; Hô-oun, Thi-zô et Mon-bin qui sont appelés les trois grands maîtres et qui vivaient sous la dynastie des Ryô (502-557) le rattachent au Mahâyâna. Ces opinions pèchent peut-être l’une et l’autre par excès. Le grand maître de l’école Vinaya, Nan-zan, dit que la doctrine du Çâstra est le Hînayâna ; mais que ses interprétations sont aussi applicables au Mahâyâna. Cette critique semble juste. La science de l’auteur du Çastra était si claire qu’il était capable d’expliquer l’idée profonde du Tripitaka et d’exprimer le caractère faux de toute connaissance humaine.

Parmi les théories de toutes les écoles du Hînayâna renfermées dans le Satya-siddhi-Çâstra, la meilleure est celle des deux espèces de néant ou non-réalité et des deux espèces de méditation pour comprendre les deux néants. La première méditation sur le néant du moi consiste à se dire : « Comme une bouteille vide ne renferme rien, de même il n’y a pas dans les agrégats[1] (Skandhas)

  1. Ceux qui constituent dans l’homme ce que nous appellerons le domaine de la connaissance de l’esprit.