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XVIII
INTRODUCTION

phénomènes qui se manifestent dans le monde intérieur sont réels et non point faux. C’est pour cela qu’on l’appelle l’École de l’Être du Madhyamayâna.

5o Le San-Ron. Nier tous ces phénomènes intérieurs et extérieurs, c’est le principe de l’École San-ron qu’on appelle l’École du néant du Madhyamayâna. Mais ce néant est pour ainsi dire synthétique, la chose contingente[1] elle-même y est le néant. Il s’oppose ainsi au néant à proprement parler analytique du Hinayâna.

La vérité absolue, selon l’École San-ron, n’est ni l’être ni le néant ; elle est indépendante de ce couple, c’est-à-dire qu’elle est insaisissable. Cette hypothèse admise, on se demande : en quoi consiste la chose contingente ? Celle-ci n’est qu’une apparence, un phénomène passager, elle est donc insaisissable. Si on dissipe l’idée chimérique de l’Être et du Néant par les huit termes négatifs[2], on trouvera la vérité qui est indépendante absolument de l’être et du néant. Après cette doctrine qui fait disparaître à la fois le monde intérieur et l’extérieur, c’est-à-dire le sujet et l’objet, il ne reste plus qu’un progrès à accomplir. C’est le Chemin-Milieu qui est le dernier terme de ce progrès.

6o Le Ké-gon. Cette école traite spécialement de « l’état non-conditionné des choses ». Toutes les formes pro-

  1. Nous employons ce mot pour désigner le produit de la combinaison de la cause directe et de la cause occasionnelle.
  2. Voir le chapitre V.