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JÔ-DO-SHÛ

tions sur la division des matières de son premier livre. Par conséquent, l’auteur (Zen-dô) traitait son ouvrage comme si c’était la parole de Bouddha, et il disait qu’il n’était permis d’y ajouter ni d’en retrancher une phrase, ou même un mot. Gen-kou cita, pour cette raison, les trois Sûtras et le Commentaire de Zen-do comme les textes dans son propre ouvrage, le Sen-jakou-shû.

Si l’on veut bien connaître la doctrine de la Terre-Pure, il faut d’abord croire aux paroles de Bouddha. Çâkyamuni était un grand sage qui percevait les trois temps : le présent, le passé, et l’avenir qui représentent hier, aujourd’hui et demain. Parmi les hérétiques indiens il y en eut quelques-uns qui parlèrent de l’avenir ; mais ce qu’ils en disaient n’était pas bien exact ; et jamais ils n’enseignèrent le passé. Les hommes modernes parlent de la vie présente seule et ne connaissent ni le passé, ni l’avenir ; Bouddha seul connut les trois temps sans aucune erreur.

La Terre-Pure est le monde occidental où Bouddha Amitâbha demeure. Elle est parfaitement pure et délivrée de toute fausseté ; c’est pourquoi on l’appelle la Terre-Pure. Ceux-là seuls qui désirent y aller peuvent y naître. Le monde (Sahâ) d’ici-bas est l’effet des actions de tous les êtres ; aussi ceux même qui ne désirent pas y naître sont obligés d’y venir ; on l’appelle la voie de la peine, parce qu’il est plein de toutes sortes de peines : naissance, vieillesse, maladie, mort, etc. C’est