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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

Enfin, quand il jugea qu’ils étaient fatigués d’être sur pied, et que cette fatigue même, aussi bien que la pluie, avait abattu leur courage, il donna le signal, les chargea et les défit.

16. C. César, pendant la guerre des Gaules, informé qu’Arioviste, roi des Germains, observant une coutume qui était comme une loi aux yeux de ses soldats, s’abstenait de combattre pendant le décours de la lune, choisit ce moment pour l’attaquer, et défit cet ennemi enchaîné par la superstition.

17. L’empereur Auguste Vespasien livra bataille aux Juifs le jour du sabba, pendant lequel il leur est défendu de rien faire d’important, et les vainquit.

18. Lysandre, commandant les Spartiates contre les Athéniens à Ægos-Potamos, allait souvent, à certaine heure, inquiéter la flotte ennemie, et faisait ensuite retirer la sienne. Cette manœuvre étant devenue tout à fait habituelle, les Athéniens, après sa retraite, se dispersaient à terre pour leur approvisionnement. Un jour Lysandre fit, comme de coutume, avancer et revenir ses vaisseaux ; et, quand la plupart des Athéniens se furent séparés, il retourna sur ceux qui restaient, les tailla en pièces, et s’empara de tous leurs navires.


II. Choisir le lieu pour le combat.

1. M. Curius, voyant l’impossibilité de résister à la phalange de Pyrrhus, quand elle était déployée, fit en sorte de la combattre dans un lieu étroit, où les rangs trop pressés devaient s’embarrasser eux-mêmes.

2. Cn. Pompée, en Cappadoce, choisit pour son