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L’HOMME À L’HISPANO

Ils étaient si vrais qu’ils avaient pour base la vérité. Ainsi Dieu créa l’églantine avec laquelle l’homme artificieux fit la rose. Il ne trouva point assez somptueuse et riche en parfums la fleur jaillie de l’humus terrestre. Il l’ennoblit, la combla de dons nouveaux, et l’orgueil des jardins sortit de son imagination appliquée. Dewalter, étendu au pied de Stéphane, d’églantine se fit rose. Mais l’homme qu’il améliora ne fut que lui-même, plus heureux.

Dans son enfance, il y avait un grand château, entouré d’une chasse, en Sologne. Ce château existait réellement. Il était toujours peuplé de perdreaux, de lièvres frissonnants, de lourdes faisanes, de gibier d’eau. Un étang, fleuri au printemps comme une toile de Monet, des bois disposés avec science, des terres longues à parcourir, composaient le domaine. Georges, vers sa douzième année, avait, pendant les vacances d’automne, habité ce château-là. Il avait, à l’aube fraîche et déjà rouillée d’octobre, suivi les gardes dans les réserves. Mais ce n’était qu’un château étranger et qui appartenait à des cousins de sa famille. Quand il en parla à Stéphane, ce fut le château de sa grand’mère.

Il avait lu beaucoup. Spécialement, il connaissait Rome. Un frère de son père, de son vrai père, un frère mort aujourd’hui, avait été dans les ordres et longtemps attaché au Vatican, dans un emploi subalterne. Une fois, une seule fois,