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l’homme à l’hispano

inviter ses amis et leur présenter son ruffian ?

Oswill aurait juré que non. Il connaissait Stéphane. Il était certain qu’elle continuait à être dupée. Mais comment ?

Le policier avait rapporté le matin même les renseignements. Oswill, maintenant, possédait les preuves de la vieille misère de son ennemi. Il apprenait aussi l’existence de Montnormand. Il envoya l’espion à Oloron. Rentré chez lui, il remuait mille hypothèses, quand son homme lui téléphona. Il confirma l’arrivée du notaire et la réception. L’Anglais pensa que tout était organisé pour compromettre davantage lady Oswill : Dewalter avait imaginé de lui faire savoir la réalité par Montnormand. Elle entendrait une fable de ruine inventée, de ruine soudaine. Elle serait prise. La vengeance s’écroulait… Oswill se précipita dans sa voiture.

Au volant, il réfléchissait. Il se dit que l’aventurier, aux abois, ne voulait que de l’argent. Il s’arrêta pour boire une tasse de café chaud. Pendant qu’il la sucrait, il prit une décision.


Dans le salon, la vieille Antoinette revenait. Il se jeta de côté, à moitié dissimulé derrière un meuble. La servante apparut, suivie de l’humble personnage. Il s’avançait, un peu courbé, de toute la vitesse de ses fragiles jambes. Il descendit les marches, stupéfait de voir tant de richesses. Quand il fut au milieu du salon, Oswill surgit.