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l’homme à l’hispano

dans une attitude burlesque de clown méchant. Elle sortit terrifiée. Il grommela encore : « Vieille pomme de terre », pour l’effrayer, mais il serrait vraiment les poings. Une fureur soudaine l’avait saisi. Il pensa :

— J’ai tort de jouer la comédie et de dire que je tuerai tout le monde. Je deviendrais capable de le faire… Salaud !

Il prit sur la table une bouteille de champagne, se versa un grand verre qu’il vida d’un trait, et puis un autre. Alors, il parut moins excentrique, plus lucide.


Il avait quitté Biarritz deux heures auparavant et à l’improviste. Il avait rencontré Laberose. Apercevant Oswill, il avait bien murmuré : « Quel perroquet ! » Mais Cinégiak, absent, n’avait pu répondre : « Tu parles d’un zèbre ! » comme il avait accoutumé. Oswill frappait sur l’épaule de Laberose, au risque de le précipiter sur le bar :

— Eh bien, qu’est-ce que vous avez fait de votre cornac ? Vous sortez seul ? Prenez garde aux accidents.

Laberose répondit méchamment que Cinégiak était invité à Oloron avec quelques personnes. Il les nomma. Oswill se sentit poignardé. Il négligea de boire et sortit. Il allait à grands pas. Ainsi, Dewalter tenait ? Il n’avait rien dir. S’il avait dit quelque chose, lady Oswill, tout de même, l’avait gardé ? Dans sa faiblesse, elle osait