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l’homme à l’hispano

Une musique grêle filtrait de l’intérieur quand la porte s’ouvrait, et l’on apercevait une boutique gauchement agencée en salle de consommation et en librairie. L’éclairage était pauvre et l’endroit médiocre. Mais on y allait et, les couples qui dansaient, piètrement soutenus par trois musiciens de fortune, avaient, sans être en grand nombre, une impression de cohue entre les murs rapprochés. Stéphane et Dewalter rencontrèrent là le baron de Baragnas, qu’elle n’avait point revu depuis sa visite à Biarritz. Il parut heureux de retrouver lady Oswill ; il lui dit qu’il avait appris son retour et il demanda à Dewalter s’il ne suivrait pas les chasses au renard. Il vanta les difficultés du parcours et affirma, non sans orgueil, que les sportsmen venaient de loin par amour du risque. Il raconta que le jeune Chillet, de nouveau tombé de cheval, s’était luxé le poignet. Il en riait, impitoyable. Mais son œil vert et dur de vieux brutal se faisait doux pour regarder Stéphane, et gentil quand il observait Dewalter. Comme à la reine, il appliquait à lady Oswill l’axiome qu’elle ne pouvait mal faire, Il promit d’aller bientôt à Oloron.

— Je réunirai quelques amis un soir prochain, dit Stéphane.

Baragnas lui recommanda de ne pas l’oublier. Il l’avait vue enfant. Il la devinait heureuse et, avec cette bonne grâce subtile d’un sang de qualité, sans un mot malencontreux et tout de même