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l’homme à l’hispano

— C’est fini, murmura Stéphane.

Elle n’ajouta pas un mot, mais elle était heureuse que l’aspect des pins entaillés fût devenu moins terrible.

Ils rirent en même temps, comme s’ils voulaient dissiper leur impression. Pourtant, ils avaient hâte de partir.

Bientôt leur voiture fut sur la plage. Ils la sentaient rouler sans heurts et les pieds des chevaux enfonçaient dans le sol mouvant. Parfois, ils faisaient d’eux-mêmes un écart pour ne pas écraser les méduses ou pour éviter les ancres des barques, mises à sec par la marée. Trois cavaliers attardés les dépassèrent, et l’on vit les croupes des bêtes disparaître dans la nuit, cependant que se prolongeait le bruit mat de leur galop et les abois de deux bergers qui les suivaient On entendait en même temps, éloignés du rivage, les sardiniers, filant vers la haute mer. Les amants se cajolaient à mi-voix, serrés et frileux, et ils regardaient les ombres de la lune courir sur le sable mouillé.