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l’homme à l’hispano

chambre et la porte s’ouvrit tandis qu’Oswill apparaissait.

Il parlait avec force au valet :

— Laissez-moi tranquille, je vous dis. Prenez mon chapeau. Si vous n’êtes pas content, demandez à votre patron de vous augmenter. Il est assez riche pour ça.

Il lui tourna le dos et fit deux pas dans le salon. Stéphane, pâle de colère, s’était levée. Il lui sourit d’un sourire en triangle, d’un sourire de faune savant :

— Bonjour, chère amie. Excusez-moi de vous déranger. Mais où vous êtes, je peux venir, n’est-ce pas ?

Il eut un regard dur, haineux, et la grimace disparut. Il virevolta et tomba d’aplomb sur ses pattes devant la femme de chambre :

— Ah ! vous voilà, vous ? Eh bien, vous aurez un beau souvenir : vous avez été suivie par un homme qui, d’habitude, ne suit pas les femmes. Et maintenant, vous pouvez allez vider le bain. Sortez !

Stéphane, par un effort, avait repris son calme. Elle dit avec netteté, sans hausser la voix :

— Allez dans ma chambre, Joséphine.

Oswill se retourna :

— Tiens ! vous avez une chambre ici ! Vous habitez en meublé maintenant ?

Il paraissait décidé à toutes les méchancetés. Son visage narquois et mobile reflétait les