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l’homme à l’hispano

moins pour descendre de sa voiture, déjeuner au café de Paris ou chez Montagné, faire deux courses, dîner au Ritz et entendre d’une loge, Raquel Meller. Lady Oswill, sans avoir à y prendre garde, avait, depuis un mois, dépensé place Vendôme et rue de la Paix un peu plus de deux cent mille francs. Et, parce qu’il vivait auprès d’elle et qu’il fournissait l’argent des sorties, — les frais de route, si l’on peut dire, — Georges Dewalter n’avait plus rien. À peine quelques billets de mille, de quoi tenir une semaine ou deux, et puis le gouffre. Il le savait et maintenant son angoisse était revenue.


Le milieu de novembre approchait. Elle lui dit qu’elle ne pouvait se dispenser de retourner à Biarritz, qu’elle était sans nouvelles de son mari dont ils évitaient de parler, mais qu’il devait maintenant revenir en France d’un jour à l’autre. Elle jugeait qu’une organisation nouvelle de sa vie était devenue indispensable. Elle ne doutait point de la sagesse d’Oswill et qu’il serait complaisant, pourvu qu’elle ne l’abandonnât point tout à fait et continuât, plusieurs mois par an, la vie commune. Elle résolut de prendre le train et elle pensait que Georges l’accompagnerait. Mais il lui objecta qu’il était retenu par certains travaux. Il avait feint de s’occuper d’économie politique.

Elle le crut parce qu’il le disait.